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L’Analyse Technique (AT) est l’étude de l'«action du marché» d'un actif financier analyste techniqueafin d'anticiper les évolutions futures de son cours.

Cette étude porte sur l’évolution passée du marché à partir des principales données qui résultent des seuls échanges : les cours, les volumes et les positions ouvertes. L’anticipation porte sur les évolutions futures du cours. L’analyse technique ne prétend pas valoriser un actif financier, elle n'est qu'un moyen d'interpréter l'évolution des cours.

Action du marché

Richard Shabacker (1932) définit «l'action technique du marché comme l'aspect de l'analyse qui est basé sur des phénomènes qui résultent directement du marché lui-même, à l'exclusion du fondamental ou de tout autre acteur»

L'analyste technique porte donc uniquement sur « l’action du marché », qui est le résultat de la confrontation des achats et des ventes, c’est-à-dire du flux des ordres. Cette action du marché a pour conséquence de modifier la répartition des positions ouvertes entre différentes catégories d’opérateurs qui interviennent sur le marché. L’analyse technique traite les informations fournies directement par le marché, à savoir :

  • le prix, qui est comme une mesure de l’opinion dominante du marché,
  • le volume (quand cet information est disponible),
  • la position ouverte ou la position de place (quand elle est disponible, comme c'est le cas des contrats à terme ou des options).

Selon la définition de Shabacker, on parle donc de «l'analyse de l'action technique du marché». Il précise bien que ce n'est pas parce que cette analyse se désintéresse des fondamentaux que les fondamentaux ne sont pas importants pour les marchés. L'analyse technique est réalisée en aval du marché. Les facteurs fondamentaux interviennent en amont des échanges. 

Etude

L’information fournie par le marché (prix, volume, position ouverte) est en général ambiguë. Une transaction peut être motivée par une nouvelle information concernant l’actif financier. Elle peut aussi être le résultat d’un ajustement de position. Certaines transactions sont également déclenchées par des erreurs de toutes natures (rumeurs, débouclages de position non souhaités), ce qui constitue un « bruit » dans la mesure où ces ajustements vont se compenser dans le temps. L’analyste technique interprète les mouvements de prix, en les comparant.

Anticiper

L’analyste technique est un outil d'aide à la décision qui permet d'anticiper différentes actions futures du cours, notamment pour améliorer le rapport risque/rentabilité, plutôt que de prévoir le niveau futur du cours. Cette anticipation se traduit par des décisions d’ouverture ou de fermeture de position dans le temps et en niveaux. L'analyse technique est également utilisée comme outil de gestion du risque, en permettant de déterminer les seuils de déclenchement des ordres d'achat ou de vente (d’arrêt des pertes (stop-loss) ou de prises de bénéfices (profit-taking)). Cette méthode s’adapte à toutes tactiques de gestion, entre autres aux systèmes « suiveur de tendance » ou aux systèmes « contrariants ». Sa priorité n'est pas de prévoir l'évolution d'une tendance mais plutôt d'anticiper les seuils qui signaleront qu'une tendance se terminerait.

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Allons un peu plus loin dans la découverte de l'analyse techniqueanalyse technique

Les conditions de l'analyse technique

L'analyse technique s'applique à toutes les situations de marché où la rencontre d'une offre et d'une demande d'un actif financier est entièrement libre, suffisamment liquide et profonde.

Les postulats

L'analyse technique se fonde sur l'idée que les cours, prenant en compte les nouvelles informations, évolueraient en tendance et que les mouvements de prix se répèteraient, cette répétition étant irrégulière.

Les outils

L'analyse technique repose sur les graphiques pour "comprendre" l'action du marché (prix, volume et positions ouvertes). Cela facilite le repérage de configurations remarquables ou des relations entre les mouvements de cours. Les indicateurs techniques permettent de mesurer la force des mouvements.

(CM)

 

Conditions de l'analyse techniqueanalyse technique

L'analyse technique s'applique à toutes les situations de marché où la rencontre d'une offre et d'une demande d'un actif financier est entièrement libre, suffisamment liquide et profonde.

Un marché financier (actions, obligtions) permet de rendre liquide pour un individu un actif qui est fixe pour la collectivité. A chaque instant, le marché financier valorise l'actif afin de permettre un échange.

Actifs financiers

L'analyse technique s'applique à tous les actifs financiers librement négociables dans des volumes suffisants. Les marchés des actions et des matières premières ont été les premiers marchés où les opérateurs ont développé une analyse graphique. Cela aurait été le cas sur les marchés à termes du riz à Osaka dès le 18ème siècle(*) ou sur le marché du coton à la Nouvelle Orléans à la fin du 19ème siècle.

Le développement des marchés des futures sur les taux d'intérêt et la libéralisation du marché des changes durant les années 70 ont introduit l'analyse technique dans les salles de marchés ou chez les gérants de portefeuilles (ref.).

L'analyse technique s'utilise sur les marchés au comptant, des futures et des options (sur la volatilité implicite qui est une "prix" de marché) sur l'ensemble de la gamme des actifs :

  • produits monétaires,
  • devises,
  • obligations,
  • actions,
  • matières premières.

(Si la transparence du marché immobilier était suffisante, il serait envisageable de réaliser une analyse technique sur les prix des logements).

Libre échange

Cette condition est nécessaire. Si les transactions sont sous contraintes, l'analyse technique n'est pas valide. Cette liberté des échanges porte autant sur les cours que sur les quantités. Cela est par nature le cas sur le marché des actions (un marchés des actions où les cours et/ou les quantités seraient contingentées n'a pas de sens). Des contraintes sur les transactions ont existé sur les matières premières (comme les accords de régulation du cours du Cacao). Elles existent toujours sur certaines devises, tant sur le taux de changes que sur les mouvements de capitaux. Il est ainsi inutile et incohérent de réaliser une analyse techniques sur le USDCNY par exemple (le dollar US contre le Yuan chinois). En revanche, les « interventions » d'une banque centrale ne retirent rien à la pertinence d'une analyse technique.

Liquidité du marché

L'instrument ou l'actif financier doit également être traité suffisamment souvent et par des acteurs aux finalités financières diverses (gestion long terme, gestion court terme, arbitrage,...). Le jugement qui peut être porté sur la liquidité d'un actif financier est relative, voire ambigu : la liquidité d'un titre dépend du nombre de contreparties qui seraient disposés à participer aux échanges. Cela suppose qu'il y ait suffisamment d'anticipations divergentes pour que le marché soit liquide. A la limite, si tous les intervenants sont dans le même sens, il n'y a plus de transactions possibles. L'estimation de la liquidité d'un titre prend en compte l'écart entre les cours acheteurs/vendeurs, la résilience du titre (temps nécessaire à un titre pour revenir au niveau précédent un choc) et surtout la profondeur du marché.

Profondeur du marché

Elle s'estime par le volume d'échange qui pourrait être rapidement exécuté sans décalage de cours. Cette estimation suppose d'avoir un accès direct aux échanges sur le marché.

La liquidité d'un titre est donc délicate à évaluer, alors qu'en même temps sa variation constitue un élément majeur pour estimer le risque de détention d'un actif financier. Finalement, on peut dire qu'un titre n'est liquide que si le marché dans son ensemble ne remet pas cette liquidité en cause (le décalage de cours en "gap" constaté sur la cassure d'un support est un phénomène d'absence de liquidité, sur une échelle de temps courte. Ce phénomène peut être constaté sur des périodes plus longues, même sur des titres réputés liquides). Ce point est important lorsqu'il s'agit de mettre en application l'analyse technique dans la gestion de positions.

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(*) L'un des plus anciens ouvrages japonais dont on a une trace sûre a pour titre "San-en Kinsen Hiroku", publié en1755. Il constitue l'une des codifications du savoir du célèbre opérateur japonais sur les marchés à terme de riz d'Osaka pendant la première moitié du XVIIIsc, Munehisa Homma (source : NPAA : Nippon Technical Analysts Association).

 

Postulatsanalyse technique

L'analyse technique se fonde sur l'assentiment que les cours, prenant en compte les nouvelles informations, évolueraient en tendance. Les mouvements de prix se répèteraient, cette répétition étant irrégulière.

Les cours évoluent en tendance

C'est la base de l'analyse technique. La tendance se détermine par la direction des sommets et de creux. Trois configurations de marché sont par définition envisageables : les tendances haussières ; les tendances baissières et les marchés sans tendance

Par ailleurs, depuis Charles Dow, les analystes estiment qu'à chaque instant le marché se situe dans plusieurs tendances à la fois, de différentes durées (la Théorie de Dow en décompose trois ; le Principe des vagues d'Elliott en décompte au moins neuf). Cette notion de plusieurs tendances en même temps et de direction des sommets et des creux impliquent les cycles. Le domaine des cycles est plus vaste que les tendances, car il y a une dimension explicative dans les cycles qu'il n'y a pas en analyse technique.

La tendance est souvent opposée à la marché aléatoire. Cette opposition n'a pas lieu d'être. Dans une marche au hasard, ce sont les variations qui sont aléatoires, et non corrélées entre elles. Mais en niveau (ou en moyenne), une marche aléatoire pourra présenter des tendances : on parle de processus non stationnaires. Par ailleurs, si la variation future est aléatoire, c'est parce qu'il est impossible de connaître la nouvelle information qui fera varier le cours (si on la connaissait, le cours aurait déjà varié). Mais une fois que cette nouvelle information est connue, elle sera dans le cours. L'évolution passée d'un cours (qui est une histoire singulière) est liée aux évolutions des facteurs fondamentaux. D'autres frictions peuvent par ailleurs affecter les variations futures des cours.

L'histoire se répète

Ce postulat s'interprète de deux façons différentes.

Le comportement des opérateurs sur le marché (« leurs attitudes ») ne doit pas être très différent aujourd'hui que dans le passé. La décision d'investir sur les marchés financiers repose toujours sur l'anticipation d'un résultat et la prise d'un risque. Cela était vrai pour l'acheteur d'actions en 1930. Cela est encore vrai aujourd'hui. Si on admet que le prix est influencé par les comportements des opérateurs, alors les prix tendront à présenter une dynamique qui se répète, quelles que soient les raisons qui motivent les décisions des opérateurs.

D'un autre coté, les prix n'ont que deux façons de se mouvoir a priori pour un investisseur: soit à la hausse, soit à la baisse (pour l'analyste technique, qui ne travaille que sur le résultat des échanges, des phases de stabilité des cours doivent également être prises en compte). L'action immédiate du prix est donc binaire, ce qui facilite la comparaison des différents mouvements.

Ainsi, l'étude de l'évolution passé d'un cours ou d'un indice est primordiale en analyse technique afin d'observer la dynamique spécifique de chaque actif financier par rapport aux différents « outils » de l'analyse technique. En effet chaque actif financier possède un comportement spécifique, qui dépend autant des facteurs externes qui influencent sa valeur que des intervenants sur le marché de l'actif qui, par leur comportement, affecte la dynamique des cours. L'analyse technique ne revient sur le passé que pour repérer des constances dans l'évolution d'un cours ("patterns") et les reconnaître lorsqu'elles surviennent dans le présent. Beaucoup de modèles empiriques sont fondés sur ce schéma. On apprend en analysant le passé.

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Outils de l'analyse techniquepr89516.jpg

L'analyse technique repose sur les graphiques pour interpréter l'action du marché (prix, volume et positions ouvertes). L'analyse graphique repère des configurations remarquables ou des relations entre les mouvements de cours. Les indicateurs techniques mesurent la force des mouvements.

Graphiques

Parmi l'ensemble des outils utilisés en analyse technique, le premier, d'un point de vue historique, fut le graphique, ou « chart » en anglais. Plusieurs formes de représentations ont été développées en plus des graphiques à barre ou à ligne, comme les « Candlesticks » (Japon) ou les « Points et Figures » (Etats-Unis).

Mouvement de prix

Charles Dow, en supposant que le cours d'un actif se situe en même temps dans trois mouvements différents, a ouvert la voie à une nouvelle façon d'interpréter l'évolution des prix de marché. Cette idée originale a ensuite été discutée par William Hamilton et synthétisée Robert Rhéa pour établir des règles de gestion, qualifiées de « Dow Theory. ». D'autres observations et expériences ont permis d'établir des règles.

C'est surtout dans les années 30 que l'analyse graphique a connu un fort développement :

  • Richard W. Schabacker (cours d'analyse graphique) en 1932;
  • Robert Rhéa pour la « Dow Theory » en 1932;
  • Victor de Villier et Owen Taylor sur les Points et Figures en 1933;
  • William .D. Gann en 1935;
  • Ralph N. Elliott a publié son "Principe des Vagues" en 1938.

L'analyse graphique consiste à déterminer l'orientation majeure du marché, à surveiller les phases d'accumulation/distribution, phases durant lesquels les cours évoluent selon des configurations caractéristiques, tel un « triangle » comme modèle (« pattern »), et à détecter les seuils de retournement.

Forces des mouvements

Les capacités à traiter de plus en plus d'information (avec le développement des calculateurs) ont progressivement permis à une autre branche de l'analyse technique de se développer : l'analyse d'indicateurs techniques, qui fait un grand usage d'indicateurs calculés à partir de la série des cours. Cette famille d'outils permet surtout de mesurer la force des mouvements et d'utiliser des méthodes plus quantitatives (optimisation, backtesting, automatisation, ...).

Les indicateurs se répartissent en plusieurs familles, selon leur mode de calcul :

  • Moyennes mobiles (indicateurs de tendance);
  • Oscillateurs (écart de deux moyennes mobiles), comme le MACD;
  • Vitesses (variation de deux clôtures) comme le ROC ou le RSI;
  • Position (position de la clôture par rapport à un intervalle de cotation) comme les Stochastiques ou le DMI-ADX;
  • Volumes (sur les marchés où ceux-ci sont disponibles et fiables);
  • Positions ouvertes (sur les marchés à terme et d'options organisés).

Certains analystes préconisent l'emploi d'indicateurs de sentiments, notamment en se fondant sur la position ouverte d'une catégorie particulière d'investisseurs.

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